L’informatique néfaste à l’environnement
Le milieu informatique a longtemps véhiculé l’image d’une industrie propre grâce à des slogans comme « Zéro papier ». Néanmoins, les professionnels de l’environnement se rendent compte de l’impact du secteur informatique sur la planète. De ce fait, le concept d’informatique verte a vu le jour. Mais quelles sont véritablement les solutions pour diminuer notre impact informatique sur l’environnement?
L’informatique, loin d’être propre
Avec l’essor de l’informatique, de nombreuses idées reçues ont vu le jour. La plus connue est sans doute la théorie du « zéro papier ». On croyait que l’informatique et l’apparition des emails réduiraient considérablement notre consommation de papier. Et pourtant, il semblerait que l’effet inverse se soit produit. Les statistiques montrent une augmentation de 24% de notre consommation de papier. L’informatique et internet simplifient en effet l’utilisation des documents et leur transfert. Certes le courriel a réduit l’envoi des lettres. Cependant, des études montrent que les gens impriment de nombreux documents et certains dont ils n’ont pas besoin. 20% des Français avouent imprimer tous les documents qu’ils reçoivent, principalement pour les lire. Une fois lue, la moitié des documents part à la poubelle. Autres idées reçues : l’informatique réduit les déplacements humains. Le téléphone et les ordinateurs nous ont laissé penser que les hommes auraient moins besoin de se déplacer. Mais encore une fois, les études mettent en évidence une augmentation de la distance parcourue par l’homme. Le téléphone permet de planifier des rendez-vous mais il ne se substitue pas à une rencontre physique. De même, le commerce électronique, qui parait diminuer les déplacements, se révèle être un plus grand consommateur de mégajoules. L’informatique en général a utilisé, en France en 2008, 13.5% de l’électricité consommée. Les serveurs et les centres de données représentent plus du quart des émissions de CO2. Enfin, la production, l’utilisation et la fin de vie d’un appareil ont des résultats catastrophiques sur l’environnement. Lors de la production, seulement 2% des matériaux se trouveront dans le produit final, 98% finissant en déchets. Pour construire un appareil, il faut importer des composants du monde entier par voie aérienne. Les produits sont néfastes pour l’homme : plomb, béryllium, baryum, etc. En fin de vie, les 90% de l’appareil sont incinérés. En 2003, on recense 3 millions de tonnes d’appareils informatiques jetés.
Les règlementations du milieu informatique
Les spécialistes ont remarqué que l’effet premier de l’informatique est de nous faire consommer toujours plus. Ainsi, une personne peut disposer à elle seule d’un ordinateur, d’un ordinateur portable, d’un téléphone, d’un lecteur de musique, d’une console portable, etc. La liste des appareils informatiques est longue. Et il faut savoir que la fabrication d’un ordinateur émet 24 fois plus de gaz à effet de serre qu’un an d’utilisation. Quelques solutions simples peuvent être appliquées comme l’économie d’énergie. La consommation d’électricité des ordinateurs augmente de 5% tous les ans. Au final, la facture d’électricité pour un ordinateur est plus élevée que le prix de vente de l’appareil. Ainsi plusieurs règlementations internationales ont été créées pour réguler l’impact de l’informatique sur l’environnement. Dès 1989, la Convention de Bâle a eu pour objectif de contrôler les produits dangereux et de réduire leur quantité. La Convention de Stockholm réduit voire interdit l’utilisation de produits polluants. Une directive européenne limite à son tour l’utilisation des produits dangereux comme le plomb. La DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques) quant à elle, surveille le traitement que subissent les déchets informatiques. Enfin, une autre directive contrôle les collectes de piles et autres batteries en Europe.
Le Green computing ou l’informatique verte
En réaction à l’impact environnemental désastreux qu’a l’informatique, un courant appelé Green Computing, en français « informatique verte » ou « informatique éco-responsable », est né. Il est issu du programme Energy Star créé en 1992 qui labellise les produits rentrant dans les normes environnementales. Ce mouvement souhaite réduire l’empreinte écologique des technologies. En 2009, le journal de la République Française appelle cela l’éco-TIC, pour écotechniques de l’information et de la communication. Selon le journal, il est urgent que l’activité humaine diminue sa consommation d’énergie et d’émission de CO2. Malheureusement jusqu’à maintenant, les chiffres ne font qu’augmenter. On compte 50 millions de tonnes de déchets liés à l’informatique en 2010. Les prévisions montent jusqu’à 75 millions en 2014. En France sur 24 kg de déchets par an et par habitant moins de 15% sont collectés et recyclés. L‘informatique verte est devenue une question d’image pour les grandes entreprises comme Google et Apple. Le Green Computing préconise des solutions comme l’allongement de la vie d’un ordinateur pour baisser l’impact de sa fabrication et de sa fin de vie. Des logiciels de mise en veille automatique pourraient réduire la consommation d’énergie et les gaspillages. Un ordinateur allumé inutilement coûte 19 à 30€ par an. Certaines entreprises ont la bonne idée de récupérer la chaleur dégagée par les unités centrales pour chauffer leurs bâtiments. Enfin, vous pouvez réduire les impressions papiers ou encore éteindre complètement vos appareils quand vous ne vous en servez pas.