Street Fighter et son histoire
Cette sortie attendue nous donne également l’opportunité d’effectuer un petit récapitulatif des nombreux volets de Street Fighter déjà connues. Une version initiale (1987) bien connue des amateurs d’arcade, utilisant de façon originale des boutons analogiques. Un concept cependant abandonné pour lancer finalement le mythique Street Fighter 2. Huit combattants sélectionnables puis quatre terribles boss à affronter, chacun offrant un panel de coups et enchainements très impressionnant pour l’époque. Il n’en fallait pas moins pour que naisse la légende ! Début d’une longue série d’évolutions baptisées, Street Fighter 2′, Turbo, Super SF2 et Super SF2 Turbo. Mises à jour plus ou moins intéressantes permettant de jouer les boss, gagner quelques attaques supplémentaires, personnages inédits et nouvelles tenues.
Puis c’est au tour de Street Fighter Alpha de venir donner un sacré coup de jeune fortement appréciable à la série. Doté d’un visuel moins sérieux car d’avantage axé sur un design « cartoon », ce dernier propose un retour en arrière, se déroulant chronologiquement avant SF 2. Du coup, on retrouvera d’autres personnages de Capcom -issus par exemple de Final Fight-, ainsi que quelques inédits, vu furtivement dans les cinématiques de fin de certains personnages de SF2. On pense notamment à Nash (Charlie), frère d’arme de Guile. Les deux versions suivantes (Alpha 2 puis Alpha 3) apporteront suffisamment de nouveautés pour faire de cette série une référence absolue en matière de baston 2D. Graphiquement très séduisant et proposant de nombreux personnages et techniques de combat variées et originales, il restera dans la mémoire de tous les gamers ! Une référence, encore aujourd’hui…
Mais Capcom souhaite améliorer encore son « champion », en sortant rapidement Street Fighter 3, épisode suivi dans la foulée de deux évolutions (Second impact et Third strike). Malgré des qualités graphiques évidentes, une animation à couper le souffle et une technicité rare dans les combats, SF3 ne rencontre pas le succès escompté. La plupart des fans se sentiront en effet un peu perdus suite à la disparition de tous les héros initiaux (si l’on excepte les emblématiques Ryu et Ken). De plus, son manque d’accessibilité lui ferme les portes d’un potentiel succès populaire.
Parallèlement à ces sorties, suite à la production d’un film cinématographique (avec JC Vandamme, Raul Julia et Killy Minogue), le très particulier Street Fighter The Movie fera une apparition assez anecdotique (comme le film d’ailleurs…), malgré une représentation graphique se voulant réaliste.
Enfin, en raison d’une concurrence de plus en plus féroce d’une part et de l’évolution de la technologie d’autre part, Capcom se lancera dans la représentation 3D afin de concurrencer les Tekken et autre Virtua Fighter, sans toutefois connaître le même succès que ce deux références. Ainsi, malgré des qualités techniques indéniables, Street Fighter EX (opus précédent de nombreuses évolutions) suggèrera surtout à l’éditeur de revenir vers un rendu 2D, resté populaire chez les fans de Ryu et Ken. D’où l’arrivée, en 2008 (arcade) puis 2009 (consoles H.D) du tout nouveau Street Fighter 4, succès commercial retentissant pour l’éditeur.
Super Street Fighter 4 : les nouveautés
Fidèle à lui même, Capcom améliore une nouvelle fois son « soft » en y ajoutant une foule de nouveautés de nature à inciter les fans à un nouvel achat. La plus importante évolution se situe au niveau de la sélection des personnages, dix nouveaux combattants ayant été ajoutés aux 25 déjà présents. En réalité, seuls deux de ces arrivants ne montreront réellement original. Le Turc Hakan, sorte de lutteur faisant régulièrement usage d’une huile (dont il s’asperge régulièrement) rejoindra donc ses camarades en compagnie de la charmante Juri, adepte de Taekwendo et particulièrement agile.
Les huit autres personnages seront issus des versions antérieures de Street Fighter avec la présence de T-Hawk, Dee-Jay, Makoto, Dudley, Ibuki, Adon, mais aussi de Final Fight, avec Guy et Cody. Rien de particulier concernant les anciens personnages, aucune nouvelle attaque ou enchaînement n’étant à signaler. On notera tout de même l’apparition d’une seconde ultra-combo pour chaque protagoniste, compétence entraînant quelque fois la réalisation de jolies mini-séquences animées. Par ailleurs, quelques nouveaux stages de combat font leur apparition, en plus de l’ajout des deux anciens niveaux bonus remis au goût du jour pour l’occasion, incluant la fameuse voiture à détruire entièrement à main nue, ainsi que les tonneaux à exterminer les uns après les autres, toujours en tenant compte du temps s’écoulant. Un clin d’œil plutôt sympa…Enfin, en marge de quelques bonus additionnels (icônes, tenues cachées), Capcom a procédé à un rééquilibrage des forces, suite aux nombreuses plaintes de fans, incapables de remporter des matchs avec leurs héros préférés, ce en raison d’une différence de niveau invraisemblable entre les protagonistes. Une modification bienvenue qui rendra de sa superbe à chaque Street Fighter.
Mais l’ultime nouveauté viendra du coté du contenu jouable en ligne avec de nouveaux modes de jeux, comme le grand tournoi mondial organisé, ainsi que le mode spécial permettant à chaque joueur humain de créer son propre salon privé, dans l’optique d’organiser des combats accessibles jusqu’à huit joueurs. Cette amélioration, couplée à la remise à niveau citée aura pour vocation d’ accroitre considérablement l’intérêt des joueurs vis à vis du jeu on-line. Une très bonne idée dans cette optique.
Rapport qualité/prix imbattable
A l’heure du bilan, un ultime paramètre permet à Super Street Fighter 4 de devenir vindicativement attrayant aux yeux du public, son prix ! A noter, car pour 40 euros, l’évolution peut s’avérer indispensable pour le fan et d’avantage encore pour le joueur ne possédant pas la première version. D’autant que le « soft » se repose sur d’excellentes base techniques en offrant à nos yeux émerveillés des graphismes de toute beauté, particulièrement s’agissant des décors, légèrement plus fins que précédemment, semble-t-il.
De plus, les animations demeurent toujours aussi réussies car fluides et dynamiques. Autant concernant les phases de combat « direct » que pendant les « scènettes d’action », cinématiques d’intro et de fin, ce côté là du « soft » nous comble une nouvelle fois de joie. On appréciera par ailleurs les sympathiques animations des personnages secondaires en fond d ‘écran, souvent hilarantes. Reste à adhérer à ce nouveau concept de modélisation des personnages, très caricatural, dans un esprit Comics de nature à susciter un sentiment d’amour comme de haine ! L’autre point contestable à évoquer concerne les musiques du jeu, toujours aussi lassantes, car inspirées de thèmes Dance et Techno vraiment pas adaptés à l’univers de Street Fighter.
Heureusement, des versions remixées des musiques originales seront accessibles sous certaines conditions. De plus, les bruitages se révèlent toujours aussi bons, d’autant que les voix japonaises vous seront rapidement proposées en lieu et place des digits en Anglais. Comble du bonheur pour un puriste, les dix nouveaux personnages proposés apporteront logiquement autant de cinématiques de fin, des séquences visuelles animées dans un style Manga du plus bel effet, toujours aussi agréables à contempler.
Au final, Super Street Fighter 4 parvient à convaincre -malgré des améliorations que l’on aurait souhaitées plus franches-, grâce à un rapport contenu/prix assez intéressant. Assurément, le fan qui adhérera au style graphique ne pourra passer à côté de cette excellente production, toujours aussi délicieusement jouissive en terme de prise en main. A ce niveau d’ailleurs, Capcom reste totalement fidèle à lui même, en demeurant le maître incontesté (incontestable?) de la baston 2D…